dimanche 24 octobre 2010

Les origines de l'impression manuelle au bloc ou tampon de bois

Il est difficile de dater le début de l ‘utilisation de la technique de l’impression au tampon. Selon de récentes découvertes, celle-ci pourrait remonter à 5000 ans. Dans des tombes de Haute Egypte, des morceaux d’étoffes imprimées ont été mises à jour, d’autres dans les ruines de Mohenjo Daro, une ancienne cité de la Vallée de l’Indus. Datées de 2100 avant J.C., les peintures murales trouvées à Beni Hassan représentent des afro-asiatiques vêtus de costumes aux motifs rayés ou à zigzags. Ont-ils été imprimés au moyen de pierre ou de bois gravé ?

Cependant, la découverte à Akhrnim en Egypte de blocs gravés de figures et celle de motifs sur des textiles, ainsi qu’un fragment de coton imprimé retrouvé à Arles, attestent avec certitude de l’utilisation de la méthode d’impression au tampon de bois en 542 avant J.C.


Le développement en Europe

Du XIe au XIVe siècle, les Allemands imprimaient des textiles au tampon de bois, essayant d’imiter, très pauvrement, le raffinement des motifs tissés des Byzantins ou des soieries Italiennes. Avec la prospérité, cette technique d’impression au tampon de bois fût négligée au profit de procédés plus riches : tissage ou broderie.

Grâce à l’apport et l’inspiration de l’Inde, Augsbourg se rendit célèbre, au XVIIe siècle, pour ses fabriques d’imprimés sur lin. C’est à travers l’exportation que l’impression de motifs colorés se répandit de nouveau : en France à partir de l’Alsace, en Suisse et en Angleterre. Les ateliers fleurirent en Europe jusqu’au XVIIIe siècle.


Le développement en Inde

Cet art de l’impression a fleuri en Inde au XIIème siècle, sous le patronage des Rajas.

Et c’est au XVIe siècle que « les Indiennes » (coton imprimé au bloc) furent exportées du Pujab et de Bombay en Europe par les marchands Hollandais !

Le XVIIe connu une période de revitalisation du procédé, mais c’est véritablement au XVIIIe siècle que l’Inde nous laisse les plus belles preuves de sa maîtrise de la technique de l’impression au tampon de bois et des témoignages de sa sophistication : à travers les dais, tentures murales, couvre-lits, manteaux et autres pièces de vêtement.

La variété des supports textiles, des motifs et des palettes de couleurs furent propres aux différentes régions, et le développement des ateliers principalement liés à l’eau, nécessaire à l’étuvage et au lavage final.

Concurrencé au XIXe siècle par les manufactures Européennes, cet art, resté vivant sur le marché local, a décru, au profit d’autres méthodes, comme la machine à imprimer à la planche ou la sérigraphie.


Aujourd’hui le principal centre d’impression au tampon de bois est au Rajasthan, à Sanganer – Jaipur où certains ateliers sont très actifs sur le marché local comme à l’exportation.

Sanganer a été reconnu récemment (fin 2009) en tant que Source Géographique depuis 500 ans de l’artisanat de l’impression manuelle au bloc de bois. C’est un genre d’AOC mondial qui protège le procédé (voir détail et certifications).



Lien : Vente de textiles artisanaux, batiks indonésiens et imprimés au tampon de bois de Jaipur.

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