dimanche 24 octobre 2010

La technique de l'impression manuelle au tampon ou bloc de bois

La beauté des pièces textiles imprimées - finesse du dessin, régularité du « tampon », harmonie et richesse chromatique, fiabilité des teintes au lavage et bien sûr créativité - requièrent les compétences d’artisans aux spécialités très différentes, que peu d’ateliers rassemblent.

Fabrication du tampon de bois :

Le motif est d’abord créé sur papier, et la répartition des couleurs décidée. Pour les dessins polychromes, 4 à 20 tampons pourront être nécessaire selon la complexité du dessin et la richesse de la gamme colorée. La gravure d’un seul tampon peut occuper cinq sculpteurs pendant trois jours.

Sur la pièce de teck parfaitement aplanie et poncée, le dessin est reporté. Les parties destinées au relief sont teintes afin de les distinguer facilement des espaces à évider. La sculpture se fait progressivement, les masses générales sont d’abord dégrossies jusqu’aux détails les plus fins. La sculpture des blocs de contours d‘un dessin est particulièrement délicate.

Il y aura autant de blocs de bois gravés que de couleurs.

De nombreuses formes et tailles peuvent être imbriquées, aussi chaque bloc est gravé de repères qui permettront la bonne continuité du dessin à l’impression.

Le tampon de bois ainsi obtenu est trempé dans l’huile pendant deux semaines afin de nourrir suffisamment le bois pour qu’aucune craquelure ne l’altère et permettre une meilleure adhérence de la teinture. Sur la partie arrière du bloc, une poignée de bois est rajoutée permettant à l’artisan imprimeur de la tenir.


Procédé d’impression :

C’est le « maître des couleurs » qui prépare les palettes. Sur de petites tables roulantes, sont posées chaque palette composée d’une caisse en bois, emplie d’un « mille feuilles » de jute, sur lequel la pâte coloré est versée en quantité étudiée. Les couleurs sont fabriquées les unes après les autres au fur et à mesure de l’avancement du travail d’impression, à partir de pigments, souvent chimiques de nos jours, parfois naturels comme l’indigo.

Les artisans imprimeurs travaillent sur de longues tables, qu’ils habillent d’un « matelas » d’une vingtaine de couches de jute, de laine ou de coton bien tendues. Cette surface obtenue, ni trop souple, ni trop rigide, procure une base idéale à l’application des tampons d’impression. Le tissu à imprimer (principalement du coton, mais aussi lin ou soie), est ajusté sur ce matelas et maintenu par des épingles.

L’artisan imprime son tampon de bois sur la palette colorée et l’applique sur le tissu vierge, puis de l’autre main, le « frappe ». Puis il se sert des repères pour imprimer en suivant ou avec un autre tampon afin de compléter le motif. Une seule couleur est généralement imprimée sur la totalité de la pièce de tissu, souvent avec plusieurs tampons aux dessins différents. Après séchage du tissu, il est retendu sur la table et imprimé avec une autre couleur, généralement par un autre imprimeur. Le procédé, réalisé en équipe, est répété jusqu’à obtenir le textile final.

La pièce entièrement imprimée et séchée est finalement traitée pour fixer les couleurs : enroulé entre des linges ou du papier, le tissu est étuvé à la vapeur, puis lavé de nouveau, séché au soleil et repassé.


Lien : Vente de textiles artisanaux d'Asie

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