samedi 19 mars 2011

Reportage à Jaipur sur l'impression aux blocs de bois



J'ai réalisé cette vidéo en Février 2011 dans l'atelier d'impression aux blocs de bois de RANGOTRI, à Sanganer, à 8 km de Jaipur (Rajasthan, Inde), village reconnu en 2009 comme "source de cette technique d'impression traditionnelle".

Présence à l'atelier :


Je travaille mes créations de dessus de lit, jetés, coussins et quilts avec cet atelier depuis 16 ans. J'y fais faire les tampons de bois de mes propres motifs et bien sûr, l'impression à la main de mes textiles, le plus souvent sur coton, parfois sur soie.

J'ai passé au cours de ces années, des semaines entières dans cet atelier, travaillant en collaboration avec Vikram et Sonu, fondateurs de "Rangotri". Vikram est un magnifique technicien du textile, extrêmement érudit, personnage ouvert et bon vivant, au grand coeur, soutenu et inspiré par une réelle éthique dans le travail et la vie en général. Sonu, son épouse et complément créateur, est une interlocutrice douce et efficace.

Je suis pas à pas recherches et élaboration de mes modèles avec le graveur de tampon, le "maître des couleurs" et les imprimeurs. De la création et la mise au point des tampons en fonction des motifs, de leur répétition et leur positionnement pour obtenir le tissu fini à l'impression finale des échantillons, je suis dans les différentes parties des ateliers, travaillant, observant et riant avec les ouvriers.

Observation et conditions de travail des ouvriers :

J'ai vu grandir cette unité : d'une pièce unique consacrée à l'impression et à la confection finale jusqu'à ce bel atelier sur 2 étages, clair, aéré, propre et joyeux.

Ce n'est vraiment pas toujours le cas en Inde, ici, les toilettes homme/femme sont bien séparées et nickel.

Je vois depuis le début les mêmes ouvriers imprimeurs, les mêmes "batteurs"... d'autres ont été embauchés et sont restés car on est bien chez Rangotri.

J'ai vu évoluer l'entrée à pied, puis à vélo, maintenant il y a surtout des motos et quelques voitures pour les "administratifs". Chacun a un contrat de travail et s'est enrichi : c'est bon pour tous et pas seulement pour le patron !

Les imprimeurs reçoivent la tranche de salaire la plus haute pour cette catégorie d'emploi dans la région : ils sont payés au mètre et selon la complexité du dessin.

Après début de ma collaboration avec eux, j'ai évoqué les frais médicaux car la Sécurité Sociale n'existe pas en Inde, Vikram a rapidement mis en place la prise en charge de ces frais, pour chaque employé et sa famille, ainsi qu'un système de retraite. Il a été le premier à le faire et a été suivi par les meilleurs ateliers.

Toutes les heures et demi, une "petite main" féminine prépare le thé et sert l'équipe : c'est la pause, on prend le soleil ou l'ombre (car il peut faire très chaud au Rajasthan), on mange ou on grignote, on discute, on plaisante. Le déjeuner est pris dans le jardin, la cour ou la véranda quand il pleut.

Ici on travaille entre 8 et 10h par jour selon la pénibilité des postes, toutes les fêtes Indiennes religieuses et nationales sont fériées : Diwali et Holly sur plusieurs jours, Shivatri et autres, car il y a beaucoup de fêtes religieuses), et chacun va demander, un jour ou plusieurs pour ses propres besoins (famille ou autres). Je n'ai jamais vu le "patron" refuser !

Le rinçage et l'eau :

Le tissu finalement imprimé trempe dans l'eau pendant deux heures en étant remué régulièrement, puis passe dans une autre cuve d'eau pour être "battu" sur la pierre afin d'extraire l'excèdent éventuel de teinture, ce procédé répété 3 fois évite qu'au 1er lavage de votre jeté de lit ou coussin, vos autres vêtements ressortent bleu, rose ou vert...

Les "batteurs" se reposent souvent de ce travail très physique, ou remuent les textiles du premier trempage entre ces "battages" tournoyants.

Le rejet de teinture est faible et je n'ai jamais vu ni les pieds, ni les mains ou les vêtements des batteurs colorés...

L'eau est traitée et recyclée plusieurs fois sur place à l'atelier avant d'être envoyée dans le circuit de traitement des eaux de la ville réservé à l'arrosage.

Liens : jetés de lit ou canapés imprimés au tampon de bois à Jaipur

mardi 18 janvier 2011

Le batik indonésien - culture et tradition

L'utilisation traditionnelle des batiks indonésiens

Le batik était traditionnellement fabriqué en largeur de 2.25 mètres, et était utilisé pour confectionner le sarong traditionnel, la robe Kebaya ou le couvre-chef Blangkon. Le batik traditionnel pouvait aussi être porté enroulé autour du corps. Les enfants en bas âge étaient aussi portés dans une écharpe en batik, décorées avec des symboles censés porter bonheur à l'enfant.

Les motifs du batik indonésien - un signe distinctif

Certaines motifs de batik étaient réservées aux mariés et leurs familles. Les morts étaient enveloppés dans un batik funéraire. Le rang social d'une personne pouvait être déterminé par le modèle de batik qu'il portait. Ainsi, certains motifs étaient réservés au sultan, sa famille et son entourage.

Le batik indonésien décoré à la poussière ou feuille d'or

Le batik indonésien pouvait être décoré à la feuille ou poussière d'or. Ce type de batik est connu comme batik de prada (mot Javanais pour l'or). Le batik de Prada était porté enroulé autour du corps pour la danse sacrée de Bedhoyo Ketawang. Les batiks décorés avec de l'or sont encore fabriqués de nos jours. Toutefois, la poussière et la feuille d'or ont souvent été remplacé par une teinture or.

L'utilisation du batik dans les rituels indonésiens

Certains rituels sont marqués par l'utilisation de certain types de vêtements en batik. Ainsi le le batik javanais Mitoni Naloni, qui était porté à l'occasion d'une première grossesse. Ou encore les batiks pour la cérémonie du Tedak Siten, qui précédait le moment où un nouveau né touchait la terre pour la première fois. Et pour finir cette rapide énumération, les batiks de la cérémonie Labuhan, lors desquelles les indonésiens se réunissaient sur une plage pour jeter leurs problèmes au loin dans la mer...

Lien : vente de batiks traditionnels indonésiens